Les entreprises sont aussi des lieux où l’on vote. Du 13 au 26 mai 2024, lors des 19e élections sociales, plus de deux millions de travailleuses et travailleurs seront invité·es à élire leurs représentant·es au conseil d’entreprise (dans les entreprises occupant au moins 100 personnes) et au comité pour la prévention et la protection au travail (dans celles occupant au moins 50 personnes). Cela signifie-t-il que les entreprises sont régies par des processus démocratiques, que les travailleur·ses pèsent sur les décisions ? On en est loin. Alors que le monde est confronté à la nécessité d’une transition juste, les dirigeant·es des entreprises n’ont pratiquement aucun compte à rendre aux travailleur·ses. Aujourd’hui, si nous voulons renforcer la démocratie, nous devons remettre la question de la démocratisation de l’entreprise et des lieux de travail au centre de l’agenda syndical et politique.
L’approche des élections sociales (qui ont lieu tous les quatre ans), invite à rouvrir les débats sur la représentation des travailleur·ses dans les entreprises. Elles constituent un moment emblématique de la démocratie sociale et pourtant, elles concernent moins de la moitié des salarié·es du pays. De plus en plus nombreux sont celles et ceux qui échappent à cet événement : les travailleur·ses de PME (40 % du personnel occupé), les indépendant·es « intégré·es » [1], les freelancers, les intérimaires (qui peuvent maintenant voter dans l’entreprise utilisatrice, mais non se porter candidat·es), les travailleur·ses détaché·es, les travailleur·ses étudiant·es… Par ailleurs, même si les entreprises avec représentation collective garantissent de meilleures conditions d’emploi et de travail et un plus grand respect des législations, les conseils d’entreprise (CE) et les comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT) restent des organes essentiellement informatifs et consultatifs. Cette limitation est inscrite dans leur origine et l’évolution de la réglementation n’a pas fondamentalement changé la donneL [2].
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Pour citer cet article, Geneviève Laforêt, « Démocratie au travail : un défi pour les syndicats », Démocratie, 1 décembre 2023.
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