Les salaires dans la mondialisation

Quelles revendications pour le monde du travail ?

Avec Carole Crabbé (achACT) et Bernard Friot (Université Paris x)

Dans les locaux de l’Université populaire, 26 rue de la Victoire à 1060 Bruxelles.

La crise en Europe a, une nouvelle fois, réactivé la question des salaires et de la protection sociale. Trop coûteux pour être compétitif, le salarié européen doit se serrer la ceinture ! Tout part d’un diagnostic réducteur. Les salaires en Europe seraient la cause des déficits commerciaux et du creusement des déficits publics. La sortie de crise passera donc par la modération salariale et des coupes claires dans les systèmes nationaux de protection sociale.

Européocentrisme oblige, on oublie parfois un peu vite que la question salariale n’est pas l’apanage des sociétés occidentales. En septembre 2010, au Cambodge, 200.000 travailleurs de l’industrie de l’habillement ont participé à 3 jours de grève pour réclamer une revalorisation salariale. Au Bangladesh, les émeutes se multiplient depuis plus de 4 ans. En Chine, des hausses de salaire ont été obtenues à la suite d’importants mouvements sociaux. Ces augmentations restent cependant à relativiser, car elles ont souvent été obtenues en échange de mesures d’intensification du travail.

Face à ce salariat « maltraité », quelles sont les réponses que peuvent apporter les organisations de la société civile au Nord comme au Sud ? Est-il possible de faire émerger des revendications offensives ? Que peut-on retirer des expériences réciproques ? Et, surtout, la question des salaires peut-elle être un levier pour développer ou renforcer les systèmes de protection sociale ?

En Asie, la Clean Clothes Campaign lance une campagne internationale en faveur d’un « salaire vital » régional pour les travailleuses et les travailleurs de l’industrie de l’habillement. A contrario, en Europe, la négociation des salaires se voit de façon croissante décentralisée au niveau de l’entreprise avec des conséquences néfastes sur une large part des travailleurs.