[KawaZ] Mercredi 4 : Réunion d'information: est-ce que ça se passe avec Ayotzinapa?
vivier
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Mar 3 Fév 21:35:22 CET 2015
Réunion d'information: est-ce que ça se passe avec Ayotzinapa ?
Mercredi 4 à 19h00 (CNCD-11.11.11. Salle Yaguine et Fodé, Quai du
Commerce, 9)
Organisé par la caravane des familles des desaparecidos d'Ayotzinapa
En bas, communiqué de presse de la caravane des familles des
desaparecidos d'Ayotzinapa
*Le Mexique, en crise et sous la loupe du Comité contre les disparitions
forcées des Nations Unies.**
*
- Pour la toute première fois, le Comité examinera la situation du
Mexique en regard de ses obligations vis-à-vis des victimes des
disparitions forcées ou involontaires.
- Cette révision est faite dans le contexte de crise de l'État
mexicain en matière de droits de l'Homme, de légitimité des politiques
en place et d'impunité.
- Les conclusions du Comité doivent constituer un point d'inflexion
qui puisse favoriser un changement profond dans les actions de l'État.
Mexique, 01 Février 2015.- Les 2 et 3 février prochains, lors de la 8ème
période des sessions qui se tiendra à Genève, en Suisse, le Comité
contre les disparitions forcées (CED, sigles en anglais) des Nations
unies examinera la situation du Mexique concernant le respect des
obligations contenues dans la Convention internationale pour la
protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
Le Comité dispose des rapports remis aussi bien par l'État mexicain que
par diverses organisations de la société civile. À cette occasion, le
comité engagera un dialogue publique avec l'État mexicain, et fournira
aux organisations et aux victimes un espace pour qu'elles puissent
élaborer leurs conclusions et recommandations, lesquelles seront rendues
publiques le 13 février prochain.
Le Mexique se rend dans cet espace, pointé du doigt aux niveaux national
et international en raison de l'utilisation faite par l'État des
disparitions forcées, et ce depuis la dite "guerre sale". La persistante
impunité qui règne depuis a rendu possible la disparition de 23 000
personnes comptabilisées officiellement jusqu'en 2014. Selon le rapport
de l'Etat, à ce jour il n'existe que six verdicts rendus au niveau
fédéral pour des cas de disparitions forcées. Cela ne peut que favoriser
la perpétration généralisée, systématique et impunie de ces graves
violations des droits de la personne.
Dans ce contexte, la disparition forcée des 43 étudiants de l'École
normale rurale "Raúl Isidro Burgos" d'Ayotzinapa, dans l’état du
Guerrero, a mis en évidence les agissements de l'État, à savoir la
violation des droits de l’Homme les plus fondamentaux. Ensuite, l’État a
failli à son obligation de recherche et d’investigation permettant de
retrouver les étudiants et de connaître la vérité des faits, de
sanctionner justement les responsables et d'apporter une réparation
appropriée et proportionnelle à ces faits tragiques.
Par ailleurs, les retards persistants de l’État mexicain vis-à-vis du
CED sont inacceptables dans un contexte où la réponse à cette instance
devrait être prioritaire. Pour ne citer qu’un exemple, la présentation
du premier rapport de l'État était attendu pour décembre 2012, dernier
délai; or, il n'a été présenté qu'en mars 2014. De la même manière,
l’État a refusé de répondre à la requête du Comité de pouvoir se rendre
au Mexique durant l'année 2014 ; il a cherché à gagner du temps, se
limitant ensuite à faire une réponse écrite aux questions préliminaires
formulées par le Comité, esquivant les points les plus critiques tels
que le nombre réel des personnes portées disparues, ou ses actions et
réponses dans les cas les plus emblématiques tels qu’Ayotzinapa.
Le manque de transparence et d'information adéquate constitue l'un des
freins à un véritable examen international qui permettait de mettre en
place des processus de reddition des comptes sur un sujet qui a déjà
suscité plusieurs déclarations des instances internationales dans les
cadres des Nations unies et du Système interaméricain des droits de l'Homme.
De la même manière, l'État refuse à ce jour de reconnaître la compétence
du Comité pour recevoir les plaintes individuelles et interétatiques sur
des cas de disparition forcée, ce qui dans le contexte mexicain limite
sérieusement les droits fondamentaux des victimes, et notamment le droit
d'accéder aux instances pouvant garantir leurs droits selon l'article 31
de la Convention. De plus, un groupement d'organisations de la société
civile a sollicité depuis le 8 septembre 2014 une réunion avec le
ministère des Affaires étrangères pour traiter de ce sujet,
sollicitation restée à ce jour sans réponse.
Nous, les familles des personnes disparues, qu'il s'agisse de citoyens
mexicains ou de migrants, conjointement avec les organisations
signataires de ce communiqué participerons activement dans les sessions
du comité CED afin d'exiger que plus aucune personne ne disparaisse au
Mexique, et que la lumière soit enfin faite sur l'histoire de dizaines
de milliers de personnes dont on ignore encore le sort. Pour eux, nous,
familles et organisations, ne nous lasserons pas d'exiger la vérité, la
justice et la réparation qui est due.
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