Les Économistes Atterrés et Euro-pen (European Progressives Economists Network) sont deux collectifs d’économistes l’un français et l’autre européen.
Euro-pen
European Progressive Economists Network A l’initiative des économistes atterrés français, un réseau européen d’économistes progressistes a vu le jour en novembre 2012 à Florence. Actuellement, Euro-pen couvre 9 pays européens. Il est constitué d’Econosphères (Belgique), de Sbilanciamoci (Italie), d’Economuestra (Espagne), The Transnational Institute, Critical Political Economy Network, Economists against austerity (GB) et les réseaux européens Euromemorandum et Transform !. |
Ces économistes sont convaincus que la majorité des politiques économiques menées depuis trois décennies et plus particulièrement depuis la crise ouverte en 2008 ne font que dégrader la situation économique, sociale et écologique de l’Europe. Fondées sur le courant théorique dominant en sciences économiques, elles ont comme point commun essentiel de supposer qu’une plus grande concurrence sur les marchés (des biens, des services, financiers, du travail, des droits à polluer…) est l’unique moyen d’améliorer la situation dans son ensemble. Nous pensons en revanche que pour rétablir la situation financière des administrations publiques, créer des emplois de qualité pour tous et engager immédiatement la transition écologique, d’autres politiques sont nécessaires. Elles ont pour but de privilégier une répartition des richesses plus équitable et la fin de la domination des marchés financiers sur le financement des entreprises et des États européens. En effet, l’augmentation des inégalités et la domination des acteurs de la finance sur l’économie conduisent à détricoter les systèmes sociaux des États européens (essentiels durant la crise), à faire pression sur les salariés en dégradant leurs conditions de travail et de vie et à confisquer les moyens de financement nécessaires à la transition écologique (car trop peu rentables à l’aune de la norme de rentabilité des marchés financiers). Les marchés financiers orientent les liquidités vers des investissements qui s’avèrent peu utiles socialement et écologiquement. Ils sont créateurs de bulles spéculatives comme dans le secteur de l’immobilier. L’Europe dans son ensemble souffre d’une crise sociale majeure et de l’absence d’un véritable projet démocratique fondé sur une transition écologique et une amélioration de la qualité de vie.
Nous sommes convaincus que ces préoccupations sociales et écologiques sont partagées par l’ensemble des peuples européens qui souffrent de la crise et des politiques iniques d’austérité mises en place depuis 2010. Pourtant, la majorité des économistes invités en qualité d’experts auprès des médias conseillent la poursuite de ces politiques. Nous voulons rendre visible au niveau européen une autre expertise économique qui peut non seulement nous sortir de la crise, mais aussi proposer des voies crédibles pour la transition écologique. Pour cela, nous organisons un tour d’Europe des économistes progressistes. Ce tour se déroulera en neuf étapes. Chaque étape est constituée d’une conférence à deux voix : un économiste local et un économiste atterré ou du réseau Euro-pen. Ce regard croisé sur la crise et ses solutions montrera ce que nous avons en commun en Europe au-delà de nos spécificités nationales. Ce commun regroupe la justice sociale et économique, la démocratie et la préservation de l’environnement. Ce tour d’Europe s’inscrit dans le nécessaire débat public préalable aux élections parlementaires européennes de 2014.
Le tour débutera en Belgique à Bruxelles et mettra en évidence comment la désindustrialisation, à l’origine du chômage et de la précarité, prend sa source dans la financiarisation des grandes entreprises industrielles européennes et les politiques européennes de concurrence axées uniquement sur la compétitivité du territoire. La deuxième étape se déroulera à Madrid. Elle portera sur l’importance de la réduction des inégalités pour envisager une sortie de crise crédible. La troisième étape aura lieu à Lisbonne. Elle évoquera l’avenir de l’euro. La monnaie unique européenne, principale réalisation de l’Union européenne, a accentué les disparités économiques entre les pays et fragilisé le financement des États. La question de son avenir doit donc être posée. Rome et l’Italie seront la quatrième étape. Elle portera sur les jeunes et la crise. Les jeunes sont particulièrement touchés par la crise qui, en dégradant l’emploi, obère toutes les perspectives d’insertion sociale d’une génération entière. Cela participe à l’augmentation des inégalités. Les politiques de « déflation salariale compétitive » touchent aujourd’hui la grande majorité des États européens. Depuis le début du 21ème siècle, la pression sur les salaires dans la course à la compétitivité a été particulièrement forte en Allemagne. L’étape berlinoise portera donc sur les salaires en Europe. Les politiques d’austérité qui non seulement sont une erreur sociale, mais aussi économique, ont été menées très tôt et de manière importante en Grande-Bretagne. Elles seront au centre du débat lors de l’étape londonienne. La Grèce est certainement le pays qui a le plus souffert de la crise européenne. Les aides à l’État grec ont été conditionnées à des politiques de réduction exorbitantes et antisociales des dépenses publiques. Ainsi, les services publics grecs, en particulier l’éducation et la santé, sont aujourd’hui exsangues. L’étape d’Athènes montrera que les services publics de santé représentent une voie de sortie de crise et non un problème. En Irlande, nous évoquerons le rôle du système bancaire totalement tourné vers les marchés financiers et la spéculation dans le déclenchement et l’approfondissement de la crise économique et celle des dettes publiques. Enfin, la dernière étape sera en France, à Paris. Nous voulons montrer qu’un vrai projet de transition écologique porté par un autre mode de production et de consommation est possible et surtout urgent. Celui-ci ne peut passer par les politiques européennes actuelles de marchandisation des droits à polluer.
PAYS | DATE CONFERENCE | THEME |
Belgium | 12 novembre 2013 Bruxelles |
Désindustrialisation |
Spain | 21 novembre 2013 Université de Madrid |
Sortie de crise et équité sociale |
Italy | Du 20 au 29 novembre 2013 Rome |
Les jeunes et la crise |
Portugal | décembre 2013 pour Lisbonne mars à Coimbra |
L’avenir de l’Euro |
Eire | 1ere quinzaine février 2014 | Les banques et la crise |
United Kingdom | 2e quinzaine février 2014 London |
Economics Policy against austerity |
Greece | 1ere quinzaine de février 2014 Athens |
Les services publics de santé : une solution pour sortir de la crise |
Deutschland | 1ere quinzaine mars 2014 Berlin |
Les salaires en Europe |
France | 2e quinzaine mars 2014 Paris |
La transition écologique |
INVITATION :
Tour d’Europe des économistes progressistes : Etape belge. Quelle politique industrielle pour l’Europe ?
Plus un jour sans qu’un grand quotidien européen n’annonce la future restructuration d’un ensemble industriel. En Belgique, après avoir compté près de 60.000 travailleurs à la fin des années 1960, l’emploi dans les bassins sidérurgiques ne dépassera plus le millier de travailleurs dans quelques mois. ArcelorMittal, Caterpillar, Ford Genk, autant d’exemples belges d’un processus de désindustrialisation qui touche aujourd’hui la plupart des pays européens. Entre les lignes du concert de lamentations qui accompagne les emplois perdus et la précarisation des autres, une question se pose aujourd’hui avec acuité : quelle politique industrielle pour l’Europe ?
Les « chocs » ou « pactes » de compétitivité nationaux fondés sur la recherche de flexibilité et l’attraction des investissements étrangers par les Etats ne semblent pas permettre de freiner la désindustrialisation. Dans le carcan du principe de libre concurrence, une politique industrielle européenne - ou une coordination des politiques industrielles nationales – est-elle envisageable ?
Euro-pen, Econosphères et les Economistes atterrés vous invitent à la première étape du « Tour d’Europe des économistes progressistes ». Cette conférence verra Benjamin Coriat (Professeur d’économie à l’Université Paris 13 et membre des Economistes atterrés) et Jean-Christophe Defraigne (économiste à l’Institut d’études européennes des FUSL à Bruxelles et membre d’Econosphères) introduire le débat sur la politique industrielle européenne.
Quand ? Le mardi 12 novembre 2013 de 19h à 21h.
Où ? Les locaux de l’Université populaire, rue de la Victoire, 26 à 1060 Bruxelles.
L’inscription est gratuite, mais souhaitée pour le 10 novembre 2013 à l’adresse econospheres gmail.com
Informations complémentaires : Bruno Bauraind, Coordinateur d’Econosphères, econospheres gmail.com(0474/ 35 15 44)