Cet article est la retranscription de l’intervention de Gabriel Maissin lors de la 44ème Ecole urbaine de l’ARAU sur le projet de Plan Régional de Développement Durable. Il retrace les évolutions des visions du développement économique entre le PRD de 1995 et le PRDD de 2013. Désindustrialisation, mondialisation, financiarisation, tertiairisation…
Introduction
L’élaboration du premier Plan régional de développement en 1995 était pour la Région de Bruxelles-Capitale une réponse à deux tendances majeures et négatives. L’une économique constituée par la perte rapide des emplois industriels et un recul de l’activité économique. L’autre démographique avec un recul de plus d’un million d’habitants en 1980 à quelques 955.000 habitants en 1995. Ainsi l’objectif central du PRD était-il d’enrayer cet « exode » urbain, par un soutien au logement (planification urbaine), avec comme effet attendu une hausse de la population, entrainant une amélioration de l’acticité économique et donc de l’emploi. [1] L’élaboration du PRDD 2013 est d’une autre facture, croissance démographique, internationalisation des activités et des populations, fournissent les bases d’un autre modèle de planification. Comparer systématiquement les PRD de 1995 (sans parler des PRD « intermédiaires » de 2002 et 2008) à l’actuel PRDD déborderait le cadre de cet exposé. Je proposerais d’aborder la question en trois temps :
1. Bruxelles : la « petite ville mondiale ». Un regard critique sur les prémisses du PRDD et le type de planification urbaine.
2. volet développement économique (emploi, activités, infrastructures) du PRDD
- Les grandes lignes de force
- Six mesures prioritaires
- Remarques sur le modèle économique sous-jacent : la « Global City » et la financiarisation et internationalisation
3. Conclusions : Du PRD de 1995, au PRDD de 2013 : les paradoxes d’un modèle économique qui multiplie les plans et les demandes de régulations
Bruxelles : la « petite ville mondiale ». Un regard critique sur les prémices du PRDD et le type de planification urbaine.
Il y a sans conteste un renversement des perspectives démographiques. Depuis 1995 (date du premier PRD) la population totale a repris sa croissance. D’après les estimations du PRDD, la Région compterait 1.230.636 habitants en 2020.
Toutefois, il est intéressant de réfléchir aux composantes de cette croissance reprises au tableau ci-dessous :
Ainsi, si le solde naturel constitue le « moteur » de la croissance, l’exode urbain est à peine compensé par le solde migratoire externe (lui-même composé de 55 % d’européens). L’ARAU a analysé ces différentes évolutions en soulignant que les conclusions à en tirer doivent être soumises à un regard particulièrement critique. [2]
En ce qui concerne le développement économique de la Région, il est utile de rappeler que la Région compte pour plus de 18 % de la production (valeur ajoutée) du Royaume. Mais cette position dominante rappelée inlassablement dans le PRDD et autres documents, ne met pas en évidence d’autres tendances :
a) comparer aux autres régions, la situation progresse partout de 2003 à 2007, mais pour la période 2008-2011 (suites de la crise) l’évolution bruxelloise est moins favorable. Bruxelles est une région très sensible négativement à la conjoncture économique.
b) en ce qui concerne la production par secteurs d’activités, l’évolution 2003-2011 marque ou renforce des tendances plus ou moins connues. Trois secteurs cruciaux évoluent de manière modérée : l’enseignement, la santé-social, l’administration publique. Le recul se poursuit pour les secteurs des industries manufacturières, de l’assainissement, eau, déchets, de l’Horeca et des activités culturelles, … Sans surprise, banques-assurances, Information-communication, services aux entreprises, … progressent. Un tableau qui accentue l’image d’une économie tertiaire, mais d’un tertiaire « haut de gamme ».
c) l’évolution du revenu des bruxellois continue à marquer une évolution divergente par rapport à celle des autres régions. Au passage signalons que sur les 10 communes les plus pauvres de Belgique, 7 sont bruxelloises. Le revenu imposable net moyen par ménage était sur la période 2000 - 2008 inférieur aux autres régions. Mais sur la période 2008-2011, cette évolution négative c’est renforcée. (Voir graphique ci-dessous).
Graphique : Disparités régionales des revenus (2000-2010). Source : SPF Économie - Direction générale Statistique et information économique - 24 octobre 2012. Base de calcul : le revenu imposable net moyen. Revenus nets imposables ramené aux personnes physiques
d) en ce qui concerne l’emploi, les données fort négatives en terme de chômage sont connues : le taux de chômage est plus élevé (au-delà des 20%) que dans les autres régions et il continue d’augmenter plus rapidement que dans le reste de l’économie. Avec des écarts importants par quartiers. Mais, une autre donnée doit être prise en compte, celle de la structure du marché de l’emploi bruxellois à partir des données de la qualification des postes de travail. Par rapport aux autres régions, mais aussi d’autres grandes aires urbaines européennes Le tableau ci-dessous montre une surqualification manifeste des emplois dans la capitale.
Part des travailleurs par diplôme | BXL | B |
Enseignement supérieur | 49% | 37% |
Secondaire supérieur | 26% | 38% |
Primaire/sec inférieur | 25% | 25% |
(Norme BIT - 2007) Source Plasman, Englert, DULBEA 2011
Il y a une réflexion à avoir, car lorsqu’on parle de favoriser la formation en général à Bruxelles on vise des formations courtes et professionnelles. Il y a une distorsion dès lors entre la réalité et les priorités sur l’emploi. Ce n’est pas que la formation des demandeurs d’emplois qui est en cause, mais aussi la structure des emplois existants.
Conclusion intermédiaire :
Ce long détour par rapport aux diagnostics préalables à l’élaboration du PRDD, vise essentiellement à mettre en garde contre une interprétation de « type mondialisation heureuse » pour reprendre l’expression d’Alain Minc, qui voit dans Bruxelles, cette formidable « petite ville mondiale », alors que les évolutions bien réelles ces dix dernières années de son économie sont plus contrastées. Les indicateurs tant économiques, que sociaux ne sont pas univoques et orientés vers un progrès. Et surtout les conclusions en termes de politiques économiques et de planification urbaine sont peu congruentes. Par exemple, l’augmentation de la population peut induire une fuite en avant dans la construction de logements et d’équipements, qui ne correspondant pas au profil socio-économique de la population, pourrait alimenter une bulle immobilière …
Le volet développement économique (emploi, activités, infrastructures) du PRDD
Le PRDD se présente en deux parties. La première partie concerne le projet de ville dans ses aspects territorialisés qui intègre la transversalité des politiques menées. La deuxième partie est consacrée aux politiques sectorielles. Pour chaque domaine, les enjeux sont déterminés et les actions pour les rencontrer sont développées. Pour essayer de donner une image générale du type de développement économique proposé par le PRDD, il est nécessaire de faire une série d’aller-retour entre ces deux parties du plan. Pour simplifier nous avons résumé les lignes de forces par trois binômes, ensuite nous regroupons six « actions » que nous commenterons brièvement.
1. Les grandes lignes de force<
a. Localisation – accessibilité des activités
Le PRDD prend acte d’une vacance constante importante et continue de l’ordre de 10% dans les bureaux. Il prévoit de manière très prudente que l’offre excède la demande, et cherche à relocaliser ces zones de bureaux dans certains lieux (l’axe Léopold III, les gares).
En ce qui concerne l’activité industrielle et logistique générale, un focus est réalisé sur la zone du canal, même si il est difficile de comprendre exactement ce qui est proposé. Le plan reste lucide sur la crise et la désindustrialisation, et mentionne 1 millions de mètres carrés d’espace industriel vide. Un zonage un peu sophistiqué fut établit avec des lieux situés dans le tissu urbain qui devraient permettre une mixité et des lieux industriels où la mixité n’est pas de mise (où de manière très marginale). Des axes de développement et des pôles sont identifiés, selon une classification stratégique de ces lieux. Il y a une volonté d’inscrire les activités industrielles dans le maillage urbain.
PRDD 2013. Localisation et accessibilité des activités économiques (résumé)
La question des bureaux : Vacance autour de 10 %A l’horizon 2020 : l’offre excède la demande Reconcentrer près des gares + axe (Léopold III). Plutôt que des emplacements multimodaux « Spécialiser » bureaux AIRPORTvillage » Le canal « zone productive et logistique » Ensemble des quartiers industriels : Entrepôts et ateliers passent de 5,7 millions de M2 à 4,7 millions de M2 Zonage : ZEMU (zone d’entreprises en milieu urbain) avec possibilités de mixité ZIU (zone d’activités industrielles, sans mixité ou peu) Regroupements concentration de ZEMU : Quai des Usines Haren REYERS Birmigham Biestebroeck (Anderlecht) Érasme Accueillir des entreprises moyennes et petites dans les ZEMU (qui crée plus d’emplois au M2) Oui, mais voir l’impact taille, nombre d’emplois. Et pour plus de 1000 M2 programme mixte. Axes de développements et PÔLES (p. 88) Quartier européen (projet Art-Loi), Quartier Midi, Quartier Nord, Hyper centre Plateau du Heysel, Campus Érasme, Campus Plaine+Casernes+Delta, Campus Woluwé, … 15 Pôles de développement régional CERIA, Canal Bistbroeck, Canal Abatoirs, Ligne 28 (Gare de l’Ouest, Simonis, Boeckstael), Haut de la ville, Reyers, Josaphat, 8 Pôles de développement local Canal Aa, Albert+Prsion St Gilles-Forest), Rodebeek, Calvoet, Chaussée de la Hulpe, Herman-Debroux, … |
b. Coordination – Harmonisation des outils.
La principale difficulté de cet objectif traite de l’activation de la communauté métropolitaine (une assemblée de bourgmestres). Le PRDD veut que cette communauté urbaine soit en état de maitriser les spécialisations et les synergies entre les trois régions. Le contexte institutionnel pèse malheureusement sur le PRDD. Les autres mesures sont : améliorer le service d’Actiris aux employeurs, faciliter les transports, un package fiscal pour les travailleurs qui favoriserait une proximité par rapport au le lieu de travail (mais sur l’ensemble de l’aire métropolitaine). Le coût du travail est aussi appelé à diminuer grâce à des incitants que la Région pourrait mettre à disposition des entreprises afin de favoriser l’emploi des peu qualifiés. Enfin un gros volet est consacré à la simplification administrative.
c. Formation et accompagnement des travailleurs et chômeurs
En matière de formation, on vise surtout la formation professionnelle. Un projet prône une meilleure articulation entre Actiris, le VDAB, Brufor, CDR et l’ensemble des secteurs professionnels, chose qui est extrêmement difficile à acquérir en Région bruxelloise pour le moment. Cette politique de formation professionnelle donne l’impression d’être soit ciblée sur des niches technologiquement assez développées, soit une formation de base dans des secteurs comme l’HORECA ou le bâtiment.
2. Quelques priorités « ciblées ».
La seconde partie du PRDD, reprend dans plusieurs chapitres une longue liste de « mesures » qui couvrent l’ensemble des secteurs économique. Mais hélas, sans aucune hiérarchie dans ces priorités et sans que leur portée soit évaluée. Les évoquer ici est pratiquement impossible. Pour en donner une idée, nous les avons regroupé en six points repris dans l’encadré ci-dessous.
Encadré
1. R&D - Pôles universitaires - Cluster R&D occupe 13.000 emplois (innovation et recherche) + 9000 chercheurs universitaires. Soutien par l’augmentation du budget de 10 % par an d’ici 2020 pour arriver à 3% du PIB. (2 % investissements publics et 1 % privés) Accent sur la valorisation économique de la recherche NB : les 3 pôles universitaires et les réformes communautaires de l’enseignement supérieur. A part le zonage pour l’industrie et une définition extensive pour la proximité peu de choses. Veille intelligente de la part de la SDRB et ABE Vallée numérique de la Seine Accès numérique et généralisation du WIFI TIC °/° besoins urbains Verts : alliance emploi environnement Blancs : santé haut de gamme, promue à l’international (attirer des patients étrangers et hôtels) ≠ de l’économie sociale, ou de la vie associative Trois grands sous-secteurs (sur base des codes NACE : a) santé : 31.000 postes b) Action sociale : hébergement, jeunes, personnes âgées, services mutuellistes et à domicile, prévention, toxicomanie, ETA, … 20.000 c) Socioculturel, artistique, éducation populaire : 91.000 Total : 142.000 soit 14, 7 % emploi salarié total Faible prise en compte cfr : « secteur blanc » et malgré les perspectives démographiques (marchandisation des maisons de repos,…) Pas une comme, alternative dans des domaines comme les COOP, … « Bruxelles capitale européenne de l’Économie sociale ? » |
3. Remarques sur le modèle économique sous-jacent : la « Global City », la « Smart City » et la financiarisation et internationalisation
Le PRDD est fort marqué par des notions comme « la métropolisation », les « villes-globales », …C’est pourquoi il est sans doute utile de rappeler, à la suite de la sociologue Saskia Sassen, que des la notion de « global city » . Cet ouvrage expliquait dans sa première partie la structuration mondiale d’un réseau de villes. Cependant sa conclusion interpelle car ce type de globalisation induit une fracturation - polarisation de l’espace urbain, modifier complètement le marché du travail, et en empêche l’accès à une large frange de la population. La ville globale pour Sassen est une ville duale, et à ce titre elle critiquait cette globalisation, du moins dans la mesure où elle n’était pas l’occasion d’une réflexion sur un autre type de développement. [3]
La deuxième référence fort prégnante dans le PRDD, et présenté comme un moteur économique, c’est la société de l’information : la « smart city ». Une société gérée par des puces électroniques où rien ne serait laissé au hasard. Non seulement dans les domaines des communications et des nouvelles technologiques, mais aussi comme moyen de réguler l’activité économique (transports, logistiques, e-commerce, …) mais aussi l’administration, la curure, les loisirs. Or cette évolution a fait également l’objet d’un travail critique et conceptuel important va les travaux de Manuel Castells. Dans le basculement des espaces urbains de « space of places » à des « space of flows », il n’y a pas seulement une tendance lourde de la mondialisation, mais aussi une remise en cause « des structures urbaines de la Ville européenne » avec une nouvelle dégradation de la cohésion et de l’urbanité. [4] Ici aussi, une seule facette de la médaille est exposée.
Ces deux concepts (globalisation, société de l’information) sont des tendances réelles, mais il ne faut pas pour autant négliger l’importance des contre tendances ! Par exemple en ce qui concerne la société de l’information, on ne devrait pas oublier de si une société, une ville est connectée, cela signifie aussi qu’une autre entité l’est aussi. Et donc, elle peut très bien se servir à son avantage de cette « inter-connectivité », rien n’empêche Belgacom où à la SNCB de délocaliser leur call center à Mumbai. La localisation physique des activités, répond aussi à des critères de calcul économique et d’opportunités, mais avec une amplitude dans le temps et l’espace d’un autre type.
Le développement actuel de Bruxelles qui repose dans une grande partie sur son rôle « administratif » de multi-capitale et sur les secteurs de la finance et des services haut de gamme aux entreprises contient en lui-même une fragilisation peu souvent soulignée. Celle-ci est liée à la « financiarisation » de l’économie, avec toutes les nouvelles limites que cela implique, mène un basculement des positions mondiales des différentes villes d’affaires. Les écarts se resserrent à une vitesse extrêmement forte entre les économies émergentes et les autres. Dans le PRDD, cette nouvelle donnée est vue comme une opportunité, sans aucune réserve sur la maîtrise finale du phénomène, en cas de crise systémique grave.
Cela est d’autant plus préoccupant qu’il est utile de bien considérer le régime économique dans lequel nous vivons ? De manière schématique, à partir des années 80 on assiste à une hausse du taux de profit relativement forte couplée à un taux d’investissement (accumulation) qui n’accompagne pas cette hausse. Ces capitaux énormes qui ne trouvent pas de débouchés de type industriel et productif alimentent ainsi ce que l’on appelle la financiarisation de l’économie mondiale. Ce schéma (voir le graphique) a connu une lourde secousse avec la crise financière de 2007-2008. La situation n’étant toujours pas stabilisée, loin de là.
Cette financiarisation est vue comme le futur de notre Région. 18,6% de la valeur ajoutée est produite par des institutions bancaires et d’assurance. Quid demain en cas de crise financière majeure ?
Conclusions
Le PRD de 1995 avait un certain nombre de qualités propres à ce moment précis. Malgré les critiques qui ont pu être formulées à l’époque, et en premier lieu par l’ARAU [5], le PRD pouvait encore être interprété comme une véritable volonté de planification globale. Ce n’était pas rien alors que s’installait durablement le modèle socioéconomique du néolibéralisme et de l’état social actif.
Le PRDD de 2013 est lui marqué par une toute autre logique. Schématiquement, il ne vise pas à « garder la main » sur un projet de ville, mais bien à accompagner une série de tendances sans véritablement en mesurer la portée pour le projet urbain.
La première partie du PRDD qui est le cœur de la planification urbaine et spatiale propose « une ville multipolaire à l’échelle régionale ». Ce qui signifie deux perspectives à combiner. D’une part, une nouvelle vision de la géographie bruxelloise basée sur les « six territoires » [6] et d’autre part, une intégration du projet dans l’aire métropolitaine. Quels que soient les mérites de cette approche (la prise en compte de l’aire métropolitaine, était une des grandes faiblesses du PRD de 1995), elle reste plutôt « déstructurante » pour une vision de la ville compacte, tournée vers ses habitants. La question n’est pas seulement « quelle ville ? », mais encore et toujours « la ville pour qui ? », et lorsque le PRDD, répond « pour tous », il est normal que le soupçon s’installe.
En ce qui concerne plus spécifiquement les questions économiques et sociales, je ferai trois remarques.
1. Attention au complexe de supériorité : « nous sommes la 3ème, 4ème voire 2ème ville plus riche d’Europe … il n’y a que le problème de la redistribution… ». Or les dynamiques sociales et économiques réelles sont bien différentes et appellent une autre vision que celle focalisée sur le destin international et de l’économie extravertie … Depuis lors, cette dynamique économique contradictoire a également été mise en évidence lors du colloque « Le double défi international de Bruxelles » organisé en mai 2013 par le Conseil économique et social. [7]
2. Il y a comme une ironie de l’histoire à voir à l’œuvre un modèle économique –néolibéral - qui multiplie les plans et les demandes de régulation dans le domaine du développement urbain.
Dans tous ces grands programmes il n’y a pas de prise en compte des trois temps, à savoir le temps économique, le temps social et le temps urbain. Faire de la planification urbaine un élément qui s’inscrit à la fois dans un temps économique (fluctuant et court) et dans un temps urbain (très long) est une contradiction que le PRDD nourrit abondamment.
3. La tendance lourde de la globalisation n’est pas tant l’urbanisation du monde (qui est une donnée de temps long) mais bien son accélération, ses formes actuelles. Or, face à cette « accélération » il est peut-être utile de réfléchir à la condition urbaine contemporaine [8]. Celle qui ne peut se réfugier ni dans un retour nostalgique à la « vieille » ville européenne, ni éviter de trouver les outils pour modifier le cours d’une mondialisation dominée par un modèle économique univoque. En ville, comme ailleurs, nous sommes confrontés au rapport entre le politique et l’économique.