Colloque organisé par le Gresea et le Graid

La mondialisation économique soutenue par une internationalisation et une financiarisation croissantes des entreprises renforce depuis plusieurs décennies la pression sur les solidarités syndicales. Le double mouvement de concentration du pouvoir au sein de l’entreprise et de fragmentation des structures de production renforce la mise en concurrence des filiales ou des sous-traitants dans une même entreprise. La disparition de la figure du « patron » a pour effet de délégitimer le travail des délégations syndicales locales auprès des travailleurs.

Dans ce contexte, le redéploiement sur une base internationale du syndicalisme d’entreprise est aujourd’hui une nécessité pour créer des espaces de réglementation des sociétés transnationales. Qu’il s’agisse des Conseils de groupe mondiaux ou des Comités d’entreprise européens, les différentes tentatives d’institutionnalisation de coordinations syndicales dans les sociétés transnationales ont montré ou montrent leurs limites tant en termes de mobilisation que de négociation collective. D’autres initiatives originales existent pourtant.

Certaines prennent appui sur les fédérations de secteur comme chez ArcelorMittal ou dans l’automobile. D’autres se construisent plus à la marge des organisations syndicales internationales, parfois en collaboration avec des acteurs société civile comme pour l’alliance des téléopérateurs des deux rives de la méditerranée ou la Asia Floor Wage campaign. Cette journée d’étude propose, à partir d’échanges entre syndicalistes et chercheurs académiques, une analyse de ces coordinations transnationales de travailleurs construites en parallèle ou à la marge des organisations syndicales internationales.

Quelles sont les articulations entre ces « acteurs » et les fédérations syndicales internationales ? Quels sont les objectifs poursuivis ? Quelle est la répartition des rôles entre syndicats du Nord et du Sud ? Quelles sont les pratiques de mobilisation utilisées en dehors des lieux de conflit ? Comment les travailleurs des autres pays sont-ils sensibilisés par leur organisation au conflit existant ailleurs dans l’entreprise ? Autant de questions et bien d’autres qui seront abordées, au travers de cas concrets, lors des différents panels.

Déroulement

9h : Accueil

9h30 : Introduction

10h : Un réseau syndical méditerranéen dans les centres d’appel : le réseau Rezisti. Ali Ourak, secrétaire général du syndicat Téléperformance UGTT Ben Arous et Frédéric Madelin, SUD

11h30 : pause-café

11h45 : Vers une négociation collective transnationale ? Les cas de l’entreprise Bolloré en Afrique, d’ArcelorMittal. Adrien Roux, React France ; Benoit Geritz, FGTB-MWB

13h15 : Lunch

14h15 : Les alliances internationales de travailleurs dans le textile et la grande distribution Carole Crabbé, achACT et Delphine Latawiec, CNE-CSC

15h45-16h00 : Conclusions

Quand ? Le mardi 27 mai 2014 de 9h-16h

Où ? à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Institut de sociologie 15e étage (Avenue Jeanne 1050 Bruxelles)

P.A.F.?/ Inscription obligatoire gresea skynet.be