L’amélioration du capital humain est une nécessité pour faire fonctionner et développer une société de plus en plus complexe et exigeante ; elle l’est tout autant pour changer de cap vers un avenir plus durable.
Cette 9ième Brève de l’Institut pour un Développement Durable donne un éclairage sur le développement du capital humain en se penchant sur l’évolution du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur.
Les retards – probablement en augmentation – accumulés en cours de route, l’allongement des études, général ou de certaines filières, des parcours plus chaotiques et des diplômes obtenus plus tard, tout cela fait qu’il faut s’intéresser à la classe d’âge des 30-34 ans pour bien mesurer l’évolution du pourcentage de diplômés dans les générations qui arrivent sur le marché du travail. C’est ce qu’illustre le graphique n°1.
Notes méthodologiques :
- Les données fournies par cette note sont des moyennes mobiles sur trois ans centrées.
- Les données étant issues d’enquêtes, il faut évidemment être prudent dans l’interprétation des niveaux et évolutions.
- L’idéal serait évidemment de travailler avec des catégories d’âge plus fines, mais les tailles des échantillons ne le permettent pas.
- Rappelons aussi qu’il y a eu des changements institutionnels au cours de la période examinée, notamment la réforme dite de Bologne.
Ce graphique indique d’abord que le pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur dans la classe d’âge des 30-34 ans a augmenté régulièrement jusqu’en 2009, passant au niveau national de 34% à 43%, pour quasiment se stabiliser depuis lors. Si on regarde le pourcentage de diplômés au cours de chaque année avec la situation 5 ans avant – traduite sur le graphique n°1 par le décalage à droite des données concernant les 25-29 ans – on constate que la plupart des diplômés d’une génération ont acquis leur diplôme le plus élevé avant 30 ans.
Si on projette tels quels les comportements passés récents, on voit que le pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur des 30-34 ans ne devrait pas augmenter de beaucoup d’ici à 2020. Est-on arrivé au bout d’un « modèle » ? La question vient à l’esprit ; y répondre nécessiterait d’aller bien au-delà des simples constats de cette note.
Les données de l’Enquête sur les forces de travail, à la base de ces constats, permettent de détailler les évolutions par genre et par région.
Note méthodologique : La suite de la note se concentre sur les 30-34 ans.
Si le profil d’évolution dans les trois régions est plus ou moins semblable, on observera cependant (voir graphique n°2) que :
- le pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur est le plus faible en Wallonie et le plus élevé à Bruxelles ;
- en Wallonie il est en léger recul depuis 2011 tandis qu’à Bruxelles le pourcentage est à nouveau à la hausse en fin de période ;
- le profil flamand est très proche du profil national.
Note méthodologique : Attention : le niveau et l’évolution du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur dans chaque région peuvent être influencés par les flux migratoires inter-régionaux et internationaux.
Dans les trois régions, les femmes diplômées de l’enseignement supérieur sont plus nombreuses que les hommes. Les évolutions récentes (voir graphique n°3) semblent traduire un léger recul de la part des femmes, mais celle-ci demeure, dans les trois régions, supérieure à celle observée en 2000.
Les écarts par genre sont très importants. C’est ce qu’indique le tableau n°1 qui donne, pour 2015, le pourcentage de diplômés de 30-34 ans par genre. Pour une fois, les femmes s’en sortent mieux !
Elles sont proportionnellement plus nombreuses à acquérir un diplôme de l’enseignement supérieur.
Mais, comme l’indique le tableau n°2, les différences par genre « classiques » resurgissent quand on fait la distinction en fonction du type d’enseignement supérieur : les hommes ont plus souvent que les femmes obtenu au moins un mastère. Au final, la proportion de 30-34 ans ayant au moins un mastère est en 2015 plus ou moins équivalente entre les deux genres, avec néanmoins un léger avantage pour les femmes (voir tableau n°3), sauf à Bruxelles.
Pour ce qui est de la part des mastères (ou plus) dans le total des diplômés du supérieur, on constate qu’à Bruxelles ce pourcentage est très largement supérieur à celui observé dans les deux autres régions (voir graphique n°4). Globalement, il n’y a pas vraiment de tendance nette dans l’évolution de la répartition des diplômes.
Source des données : Enquête sur les Forces de Travail – Calculs et estimations : IDD