Les évolutions récentes que connaissent les multinationales représentent autant des nouveaux enjeux pour les mouvements sociaux. Voici un article de Bruno Bauraind et de Mario Bucci reprenant ces transformations et ces enjeux pour les travailleurs et la mobilisation transnationale.

Celui-ci est issu du dernier Gresea Echos (n° 89) intitulé « Travailleurs en lutte dans l’économie mondialisée ». Ce numéro porte sur les résistances au sein de l’économie mondialisée. La lutte des travailleurs de Praxair en Argentine, celle des « Fralib » contre Unilever et le combat transnational des dockers démontrent que la résistance est belle et bien possible. Ce numéro revient sur ces expériences de luttes victorieuses qui soulèvent de nouvelles réflexions concernant la démocratie ouvrière et la convergence des luttes. Pour le commander, dès maintenant, cliquez ICI

Venez débattre sur le sujet lors du Café Politique du Gresea, le 20 avril à 18h30, à Bruxelles.
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L’entreprise multinationale a été l’objet d’études socio-économiques approfondies jusque dans les années 1980. Depuis lors, l’outrageuse domination de l’école néoclassique en économie a progressivement réduit ce champ de recherche. L’organisation interne de l’entreprise ou l’impact de cette dernière sur son environnement ont été délaissés au profit d’une « théorie de l’agence » pour qui la firme n’est qu’un écheveau de contrats entre acteurs dont l’orientation commune est la maximisation des profits pour le propriétaire. Caterpillar, Exxon Mobil, Coca-Cola…Des boîtes noires prédéterminées sans aucun lien avec leur environnement ?

La fermeture récente de l’usine Caterpillar à Gosselies, la marée noire au large de l’Alaska provoquée par l’échouement de l’Exxon Valdez en mars 1989 ou la privatisation des puits par des firmes comme Coca-Cola ou Nestlé démontrent qu’une entreprise multinationale ne peut être réduite à quelques démonstrations économétriques. Pour les travailleurs belges de Caterpillar, pour les mouvements écologistes ou pour les communautés locales dans les pays du Sud, l’entreprise multinationale est le plus souvent un adversaire, parfois un interlocuteur et, toujours, un enjeu de lutte.

 La firme délaissée

Si l’histoire des multinationales débute avec les premiers investissements directs à l’étranger (IDE) [1] à la fin du 19ème siècle, l’intérêt académique pour ces grandes firmes présentes dans plusieurs pays naît après la seconde guerre mondiale. Dans le monde anglo-saxon, c’est un économiste marxiste, Stephen Hymer(1934-1974) qui va le premier s’intéresser à ce type d’entreprise. Il fonde en partie son analyse sur les travaux de Joan Robinson, une économiste britannique pour qui ce n’est pas le marché mais bien l’entreprise qui détermine le prix des marchandises. A partir de là, Hymer explique que la firme multinationale supplante ou intègre le marché. Ses analyses serviront par la suite de fondements à la théorie des coûts de transaction de Ronald Coase puis d’Oliver Williamson, respectivement prix Nobel d’économie en 1991 et en 2009 [2]. Selon eux, la concurrence engendre des coûts pour les acteurs économiques qui dès lors préféreront d’autres types d’organisation de la production. Pour ce courant de pensée, l’entreprise n’est pas considérée comme un acteur du marché mais bien comme un dispositif alternatif au marché. Elle permet de planifier autrement l’allocation des ressources. Ces nouveaux outils théoriques vont combler les vides laissés par les thèses néoclassiques et permettre d’expliquer la sous-traitance, l’entreprise-réseau ou encore ce qui détermine l’implantation des entreprises multinationales [3].

En France, dès les années 1960, certains auteurs vont encore plus loin dans l’incarnation de la multinationale dans son environnement. Ces auteurs, Maurice Byé, Michel Aglietta ou Alain Lipietz par exemple, montrent que l’entreprise multinationale est un acteur avec d’autres (l’Etat par exemple) d’un champ de rapports de force qu’il convient d’appréhender pour mieux comprendre l’entreprise elle-même. Pour ce faire, outre l’économie, cette école dite de la régulation va emprunter des outils à la sociologie, à l’histoire ou encore à la science politique [4].

Tout au long du 20ème siècle, ces différents apports théoriques ont permis de mieux cerner ce qu’est une entreprise multinationale. Il s’agit évidemment d’une grande entreprise présente dans plusieurs pays, même si le nombre minimum de pays n’a jamais fait l’objet d’un consensus au sein des organisations internationales ou entre les chercheurs. L’organisation de ces « groupes d’entreprises » est complexe et les liens qui unissent les entités du groupe peuvent soit relever de la propriété (IDE pour les filiales), soit du contrat commercial (la sous-traitance). C’est aussi un développement financier permis par l’internationalisation et la libéralisation du statut de société anonyme à partir du milieu du 19ème siècle. Les impératifs de gestion liés à ces grandes entreprises ont également vu après la seconde guerre mondiale l’apparition du manager. Enfin, si les entreprises multinationales sont des lieux de pouvoir économique, elles représentent également des centres de pouvoir politique. En témoigne, leur capacité à peser sur les décisions des gouvernements à travers le monde.

A partir des décennies 1980-1990, ces recherches importantes, tant pour la compréhension des entreprises multinationales que pour dégager des perspectives de réglementation de cet acteur, vont progressivement se voir marginaliser. La firme est aujourd’hui réduite par les économistes « libéraux » à une boîte noire à l’intérieur de laquelle les facteurs de production (les machines, le travail, les matières premières) se combinent de manière nécessairement efficiente, à tel point qu’elle est présentée comme le modèle organisationnel à imiter par les administrations publiques, les services publics et même les organisations non marchandes. L’entreprise est même parfois tout simplement assimilée à son propriétaire, lui aussi nécessairement rationnel. Les questions de l’organisation interne de l’entreprise, de son environnement social, économique ou politique sont délaissées. L’entreprise n’est dès lors plus considérée comme un lieu de conflit ou un acteur qui provoque le conflit mais comme celui du consensus actionnarial.

C’est devant le constat d’une firme délaissée comme objet de recherche et d’analyse politique que le Gresea a organisé un colloque international sur le thème « Entreprises multinationales et mouvements sociaux  » en novembre 2016 à Bruxelles. Si la discussion des luttes sociales dans l’entreprise multinationale y tenait une place prépondérante, cette journée de recherche visait également à faire le point sur l’évolution des entreprises multinationales ces deux dernières décennies.
Sans prétendre à l’exhaustivité, il s’agissait de faire le point sur les changements structurels qui risquent d’impacter à court terme la conflictualité sociale dans les entreprises multinationales.

 Délocalisation ou lock out actionnarial ?

Les réflexions passées sur la firme multinationale ont très souvent considéré l’investissement productif comme un passage obligé pour permettre la reproduction du capital. La multinationale permettait, en choisissant des lieux de production à bas salaires, de minimiser l’investissement de ses propriétaires tout en maximisant leur profit. Depuis le milieu des années 1960, les luttes transnationales se sont construites contre cette division internationale inégale du travail. Cette dernière est toujours d’actualité, les grandes marques font produire les vêtements ou les smartphones en Asie [5] avant de rapatrier une part substantielle des bénéfices vers les pays d’ancienne industrialisation. Ce mouvement s’est même amplifié avec la vague de délocalisation des services au tournant du 21ème siècle. L’importance donnée aux modalités de l’investissement des firmes (délocalisation – relocalisation ; conditions de travail sur les lieux de production ; mise en concurrence des travailleurs sur une base transnationale) masque peut-être une évolution récente du capitalisme, particulièrement marquée depuis la crise des Subprimes en 2008 : la marginalisation de l’investissement productif dans le processus d’accumulation... Explication.
Jusque dans les années 1980, les propriétaires d’une entreprise (les actionnaires), des banques le plus souvent, devaient investir dans l’outil de production afin de générer suffisamment de bénéfices. Ceux-ci permettaient de rémunérer les actionnaires et de financer un nouvel investissement. Une ponction trop forte sur les bénéfices de la part des actionnaires pouvaient engendrer un investissement trop faible et mettre à mal la survie tant de l’entreprise que de l’actionnaire. A partir des années 1980, les différents processus de déréglementation mis en œuvre vont progressivement changer le profil et la stratégie de l’actionnaire. La banque devient le fond d’investissement. Contrairement à la première, le second se contente de participations minoritaires dans l’entreprise. Sa stratégie est donc plus volatile et essentiellement orientée vers la rentabilité à court terme, peu importe le cycle économique. C’est à l’entreprise désormais de tout faire pour conserver ses actionnaires. Sinon, ils prendront des participations ailleurs. Ainsi, il n’est plus rare de voir des entreprises qui connaissent des difficultés économiques, emprunter auprès des banques pour verser le revenu promis aux actionnaires. Chez Caterpillar, comme le montrent les graphiques ci-dessous, les bénéfices diminuent depuis 2012 (graphique de gauche). Pourtant, le montant des dividendes (la partie des bénéfices versée aux actionnaires) a explosé (graphique de droite).

Graph. 1. Bénéfices de Caterpillar Inc.

Source : Mirador/Gresea http://www.mirador-multinationales.be/

Graph. 2. Dividendes chez Caterpillar Inc.

Source : Mirador/Gresea http://www.mirador-multinationales.be/

En 2016, la multinationale américaine va verser un montant de dividendes supérieur à ses bénéfices. Elle devra pour ce faire s’endetter ou puiser dans ses fonds propres. Pour la direction du groupe, cette stratégie continuera tant que les ventes de l’entreprise ne s’améliorent pas.

Au total sur 3 ans l’enveloppe allouée à la politique actionnariale est de 12,4 milliards de dollars [6]. Elle représente 2,3 fois l’enveloppe des investissements [7]. Le 28 janvier 2016, Caterpillar communique ses résultats 2015. Dans sa lettre annuelle aux actionnaires, le Président Directeur-Général du groupe Doug Oberhelman déclare : « Depuis 22 ans consécutifs, nous avons payé des dividendes plus importants et depuis 2007 le dividende a plus que doublé. Maintenir le dividende est notre priorité ». En d’autres termes, il faut conserver les actionnaires même au prix de l’entreprise. S’il ne faudrait pas abusivement généraliser cette analyse particulière à l’ensemble des multinationales, ce type de stratégie est néanmoins observable dans le verre, la sidérurgie, la pharmacie ou même les nouvelles technologies.

La question qui se pose dès lors aux mouvements sociaux est la suivante : assiste-t-on à des délocalisations ou à des lock out ? Un lock out est une « grève patronale ». Les actionnaires décident dans notre cas de fermer une entreprise pour faire entendre leur revendication, celle d’un revenu actionnarial normalisé et en augmentation constante.

Si la question n’est pas tranchée, elle n’en est pas moins déterminante pour les syndicats ou les ONG. En effet, jusqu’à aujourd’hui, la principale stratégie poursuivie par ces acteurs vise à se coordonner sur le plan transnational (coordination syndicale, campagne de sensibilisation ou de lobbying) pour revendiquer l’amélioration des conditions de travail et les salaires dans les pays de la périphérie afin, en retour, d’éviter les délocalisations pour les travailleurs du centre et une course effrénée vers le moins-disant social pour les autres. Cette stratégie part du présupposé que l’entreprise vise à augmenter ses bénéfices et que la lutte doit affecter la répartition de ceux-ci en faveur des salariés, peu importe où ils se trouvent. Si la politique d’une multinationale ne vise plus seulement à relocaliser ses investissements ailleurs mais peut aussi avoir pour objectif de les diminuer, le répertoire d’actions des mouvements sociaux s’en trouve questionné. La grève dans une entreprise a-t-elle encore un sens lorsque le propriétaire de celle-ci a pour objectif de la fermer définitivement ? Des revendications en faveur d’investissements socialement plus « responsables » peuvent-elles aboutir si ces investissements ne se concrétisent plus ?

 Les STN émergentes : une recomposition du Big business ?

Outre le régime d’accumulation, l’évolution de l’origine géographique des investisseurs à l’étranger et des donneurs d’ordre transnationaux caractérisent ces vingt dernières années. Si la crise a fait chuter l’IDE dans le monde, l’investissement sortant de l’Inde, de la Chine, du Brésil et de la Russie (les BRICs) est lui en pleine expansion [8] tout comme celui d’autres pays du Sud, désigné par Wladimir Andreff comme les NWECs [9]. Désormais, les entreprises multinationales les plus dynamiques en termes d’investissement à l’étranger sont originaires de ces 17 pays de l’ancienne périphérie. Si les premiers investissements d’entreprises de pays émergents hors du territoire national datent de 1962 pour l’Inde, des années 1970 pour le Brésil et la Chine et de 1994 pour la Russie, c’est surtout durant la décennie 2000 que les multinationales des pays émergents se sont affirmées dans des secteurs clés de la mondialisation tels que les matières premières, la finance ou les télécommunications. Désormais, Vale, Petrobras, Tata, ArcelorMittal, Lukoil, Gazprom, CNPC (China National Petroleum Company) ou Huawei sont des géants de la mondialisation qui n’hésitent plus à investir dans les pays occidentaux. En Belgique, on retiendra particulièrement l’acquisition du sidérurgiste européen Arcelor par l’indien Mittal Steel en 2006 ou celle du constructeur automobile suédois Volvo par le chinois Geely en 2010.

Il ne faudrait cependant pas surestimer l’importance de l’investissement des multinationales du Sud. Comme le montre le graphique ci-dessous, réalisé à partir des chiffres de la CNUCED [10], la différence entre l’investissement sortant des pays occidentaux et celui des pays du Sud diminuent depuis le début du 21èmesiècle. Elle reste néanmoins très importante. Il ne faudrait donc pas conclure trop rapidement à la fin du clivage centre-périphérie comme grille d’analyse de la mondialisation.

Graph. 3. Investissement direct étranger sortant (en % du stock d’IDE mondial)

Source : Cnuced.

Certains secteurs restent d’ailleurs outrageusement dominés par les firmes occidentales et américaines plus particulièrement. Comme le montre le tableau ci-dessous, les entreprises américaines (Google, Microsoft, Facebook…) dominent par exemple le secteur des technologies numériques.

Tableau 1. Origine des entreprises de l’internet ayant une capitalisation boursière supérieure à 1,5 milliard de dollars (2012)

PaysPart des entreprises de l’internet
Etats-Unis 83%
Chine 9%
Japon 4%
Europe 2%

Source : Rapport de l’Assemblée nationale française sur le numérique, 2014

 La fin du travail ou la disparition de l’entreprise ?

La numérisation de l’économie est un phénomène nouveau qui accentue une tendance forte de ces trente dernières années, celle de la flexibilité productive. Elle ne sera pas sans conséquence sur la conflictualité sociale dans les entreprises multinationales.
Depuis les années 1980, le petit monde des entreprises multinationales est caractérisé par une double tendance. D’une part, une concentration sans précédent de la propriété. Bien que minoritaires, on retrouve les mêmes fonds d’investissements à la tête de la plupart des grandes firmes multinationales [11]. D’autre part, une fragmentation croissante de l’entreprise. La grande firme intégrée des années 1960 fait place à des réseaux de sous-traitance complexes. Les dynamiques de marché sont replacées à l’intérieur de la firme dont les centres décisionnels font jouer la concurrence entre les sous-traitants. « L’entreprise sans usine » qui consacre l’éclatement des collectifs de travail est caractéristique du développement des multinationales durant les années 1990 et 2000. Les technologies numériques vont sans doute accentuer encore cette flexibilité productive.

D’une part ces technologies permettent de faire l’économie d’une partie du travail (substitution de travailleurs par des robots) et d’augmenter la productivité par une augmentation de l’efficience productive (moins de temps mort, un contrôle plus rapproché du travailleur et de sa performance).

D’autre part, l’organisation du travail à la demande ou « online outsourcing » [12] sur les plateformes internet comme Uber, Deliveroo, Upwork n’indique en rien la fin du travail mais bien une nouvelle modalité d’extraction de la valeur de la coopération sociale, que ce soit une coopération entre client et prestataire (services de transport, de logement, etc.) ou entre personnes (production de contenus dans les réseaux sociaux). Toutes ces formes de coopération sociale permettent à l’entreprise une appropriation de la valeur directement (ponction sur les prestations – rente) et indirectement, par l’exploitation des données générées par la coopération sociale, et stockées, analysées et commercialisées par l’entreprise.

Dans tous les cas, cette économie des plateformes a comme conséquence très concrète une tentative de faire disparaître l’entreprise du point de vue juridique, économique et, également, de celui du conflit social (voir Schéma 1).

Schéma 1. La plateforme numérique

Source : Bauraind, B., 2016

Comme le montre le tableau 2 ci-dessous, les plateformes n’investissent pas directement dans la production d’un bien ou d’un service. Ce sont des travailleurs sans statuts (les particuliers) qui produisent le bien ou le service à partir de leur propre outil de production (un vélo, une voiture, des compétences intellectuelles…).

Tableau 2. Les leaders du « Online outsourcing »

Source : Degryse, C., Etui, 2017.

Face à ces évolutions, qui provoquent des transformations radicales tant du travail « traditionnel » que de la relation entre entreprise, travailleur et client, les acteurs des luttes sociales peuvent être obligés de repenser à la fois leurs objectifs que leurs formes d’organisation.

 Luttes transnationales, des perspectives ?

Les évolutions récentes que connaissent les entreprises multinationales d’un point de vue de l’investissement productif, de leur origine géographique et de leur structure sont autant de nouveaux enjeux pour les mouvements sociaux transnationaux.

La ponction financière réalisée par les fonds d’investissement sur les multinationales, au détriment de l’investissement productif, interroge tout d’abord la pratique du contrôle ouvrier. Les organisations syndicales peuvent-elles limiter leur revendication à un contrôle de la gestion de l’entreprise réalisée in fine par le propriétaire ?

Dans ce numéro du Gresea Echos, Benoit Borrits analyse le cas des « Fralib » et propose une autre voie, celle de la coopérative de travailleurs. Une alternative qui, à plus large échelle, exige une réflexion sur la capacité des mouvements sociaux à ancrer ce type d’entreprise dans les mécanismes de socialisation de la production existants.

En étudiant la lutte des Dockers, Aurélie Decoene démontre indirectement l’importance des flux dans la mondialisation. Flux de marchandises, flux de capitaux et, aujourd’hui, d’informations, c’est en bloquant les premiers que les dockers sont parvenus à construire un rapport de force plus favorable à leur revendication.

Comme le montre le cas de Praxair en Argentine, analysé dans ce numéro par Juan Montes Cató, les différentes évolutions de l’entreprise multinationale depuis 30 ans ne remettent pas en cause le fait que les travailleurs doivent s’organiser pour parvenir à mener la lutte. Une lutte pour la reconnaissance du syndicat à l’intérieur de l’usine ainsi que pour la défense de la « démocratie ouvrière » (à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine). Enfin, la transnationalisation des entreprises rend toujours plus nécessaire la convergence des luttes entre mouvements sociaux. Les articles suivant montrent que, malgré un patron qui s’éloigne (transnationalisation), un propriétaire qui se défausse (financiarisation) et la disparition de l’entreprise comme entité juridique (numérisation), la firme reste néanmoins un espace de luttes sociales. Des luttes qui peuvent s’avérer victorieuses sans pour autant que le répertoire d’action soit sans cesse réinventé...

Notes

[1Acquisition d’une entreprise ou création d’une filiale à l’étranger. Officiellement, lorsqu’une société achète 10% au moins d’une compagnie, on appelle cela un IDE (investissement direct à l’étranger. En anglais : foreign direct investment). Lorsque c’est moins de 10%, c’est considéré comme un placement à l’étranger.

[2Ronald Coase (1910-2013) est britannique, Oliver Williamson (1932-) est un économiste américain.

[3Ce courant de pensée va profondément marquer les travaux de John Dunning (théorie OLI en 1977) ou de Charles Kindleberger.

[4Cf. Henri Houben, Historique des multinationales, Mirador, disponible à l’adresse : http://www.mirador-multinationales.be/analyses/textes-de-reference/article/historique-des-multinationales

[5Cf. L’intervention de Jean-Marc Caudron d’ achAct lors du colloque international du Gresea, http://www.mirador-multinationales.be/IMG/pdf/caudronppt.pdf

[6Le montant des dividendes et celui d’une opération de rachat d’actions par l’entreprise destinée à faire monter le prix de l’action.

[7Réunion de coordination syndicale IndustriAll Europe sur Caterpillar, Rapport du bureau Secafi, 26 septembre 2016.

[8Cf. Wladimir Andreff, Une nouvelle vague d’investisseurs directs à l’étranger : les firmes multinationales des pays émergents, Colloque international du Gresea, Bruxelles, 24 et 25 novembre 2016. Article disponible à l’adresse : http://www.mirador-multinationales.be/divers/a-la-une/article/dossier-thematique-colloque-international-gresea-mirador-entreprises

[9Malaisie, Mexique, Chili, Thaïlande, Colombie, Turquie, Argentine, Philippines, Indonésie, Nigéria, Egypte, Iran et Pakistan.

[10Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement.

[11Cf Mirador, l’observatoire des multinationales du Gresea, à l’adresse : http://www.mirador-multinationales.be/

[12La sous-traitance en ligne.