« On n’y peut rien... c’est l’évolution démographique. On ne pourra plus payer les retraites. Il y aura de plus en plus de retraités, qui vivent de plus en plus vieux, ce qui est heureux, par rapport au nombre d’actifs. Il faudra donc travailler plus, cotiser plus longtemps et augmenter l’âge du départ à la retraite. IL N’EXISTE PAS D’AUTRES SOLUTIONS ».

Avec de telles affirmations, véritables impostures, pilonnées sans cesse dans les médias, les Français arrivent a s’en convaincre. En fait, on les prend pour des demeurés. Plus grave, il semblerait que ce mensonge d’Etat fasse consensus au niveau politique !
Bien sûr que l’on pourra payer les retraites. L’argent existera, plus que jamais. Il suffit de le répartir autrement et d’arrêter la dérive néolibérale de destruction des systèmes sociaux, pour mieux les privatiser progressivement.

Dans les débats concernant la « réforme-régression » des retraites 2010, on ne comprend pas que les partis politiques progressistes et les syndicats de salariés puissent laisser dire, sans s’indigner ni dénoncer un mensonge d’Etat, que l’évolution démographique deviendra intenable pour le paiement des retraites au niveau actuel, car il n’y aura en 2040 que 1,5 actifs pour payer une retraite, contre 2,3 actifs pour une retraite en 2000 (1).
(ou, en arrondissant, 10 actifs pour payer 7 retraites en 2040, contre 10 actifs pour 4 retraites en 2000, ce qui revient au même…)

Les promoteurs de la « réforme » omettent soigneusement de dire qu’en 2040, 1,5 actifs produiront autant que 2,8 actifs en 2000, en € constants ! Grâce à la croissance et à la productivité du travail.

En effet, en 2000, 26,8 millions d’actifs ont produit un PIB (Produit Intérieur Brut) de 1441 Milliards d’€ alors que, même avec une croissance très faible de 1,75 % par an en moyenne, 28,5 millions d’actifs produiront 2884 Milliards d’€ minimum en 2040 ( prévisions INSEE ).

L’arithmétique est donc limpide. En 2000, un actif produisait 53 768 €. En 2040, il produira 101 192 €. Toujours en 2040, 1,5 actifs produiront donc 151 788 €, soit ( 151 788 / 53 768) l’équivalent de 2,8 actifs en 2000 ( € constants, valeur 2000).

En conséquence, le ratio « équivalent nombre d’actifs 2000 en valeur produite » pour un retraité évolue très favorablement, de 2,3 en 2000 à 2,8 en 2040.

Ce n’est pas le nombre d’actifs qui compte mais bien la valeur qu’ils produisent. Et l’on sait bien qu’il n’y aura aucune difficulté pour financer les retraites sur la base de 1993 (avant régressions programmées par les gouvernements néo-libéraux) entre 2010 et 2040. A condition de répartir, avec plus d’équité, les fruits de la croissance par des cotisations sociales actualisées, indexées sur la valeur de la production qui augmente (2) …et de réformer en profondeur, pour le clarifier et le simplifier, cette « usine à gaz » que constitue le système de retraite par répartition à la française (une quarantaine de régimes !) qui demeure cependant le meilleur du monde.

Toutefois, les Français auront fort à faire pour contrer les objectifs fondamentaux des néo-libéraux de Droite et de Gauche, et revenir à un système d’économie de marché à vocation sociale, comme l’indiquent nos institutions. Car le mensonge d’Etat du Gouvernement d’ultra-droite actuel concernant la « réforme » des retraites correspond à une stratégie puisqu’il s’agit de détruire progressivement le système social français et les services publics, pour les privatiser à terme ( Challenges-Kessler-Adieu1945 Canard-Enchaîné Contre-Info ). Il suit en cela les préconisations de l’Europe ultra-libérale (Traité de Lisbonne, sommets…) et les objectifs de la dérégulation mondiale, au service du monde des affaires et de la finance.

(1) en suivant ce raisonnement mécanique, 15 millions de paysans nourrissaient 35 millions de Français en 1945 et l’on prévoyait qu’en 2000, il n’y aurait que 1,8 millions de paysans pour nourrir 58 millions de Français ! Se dirigeait-on pour autant vers une famine assurée ?

(2) substitution de la cotisation sociale employeur sur les salaires par une « cotisation sociale d’entreprise » indexée sur la Valeur Ajoutée produite. Cette déconnexion des salaires permet de baisser le coût de la main-d’œuvre salariée de 30 %, pour favoriser l’emploi. Le salarié continuant à payer sa cotisations sociale « employé ». Sans appel aux impôts et taxes, ce système social pourrait rester mutualisé et géré paritairement par les syndicats salariés et patronaux.


- Vidéos humoristiques …et « explicatives » :
http://www.dailymotion.com/video/xeeo9h_vive-les-retraites_fun ; http://www.dailymotion.com/video/xeerd4_vive-les-retraites-la-brouette_fun